1914 : un 14 juillet à Gueux
La population Républicaine de GUEUX a fêté le 14 juillet [1914] avec beaucoup d'entrain. Dès la veille, les maisons étaient pavoisées. Le même jour, une distribution de secours faite aux indigents montra que la fraternité n'est pas un vain mot. Le soir, à 9h, les pompiers en uniforme et les musiciens de la Fanfare l'UNION se réunirent sur la place de la mairie, d'où eut lieu le départ de la retraite aux flambeaux, qui se termina par un rafraichissement consommé à L'HOTEL DES LACS.
Le jour anniversaire de la prise de la BASTILLE, la fête bâtit son plein vers 10h et demi. Nos braves sapeurs furent passés en revue par M. le Maire. Précédés des musiciens, de leurs tambours et clairons, ils firent le tour du village aux sons d'un pas redoublé entraînant.
A 11h, la municipalité et ses invités se réunirent à la mairie où fut servi par M. THILTGES un vin d'honneur justement apprécié des membres présents.
L'après-midi, vers 2h, différents jeux réjouirent les enfants et les jeunes gens : course en sac, joute flamande, capture de canards, pièce de monnaie dans la farine, etc. A noter le concours de grimace qui désopila les assistants : le plus heureux des concurrents ferait bonne mine avec GUGUSSE ET LARICOT dans un cirque.
De 4 à 5h, l'excellente Fanfare sous l'habile direction du sous-chef DUCARDOUSAY, fit entendre les meilleurs morceaux de son répertoire aux applaudissements des auditeurs. Pendant ce temps, un concours de tir à la carabine se faisait sous la présidence de M. MATHIEU, sous-lieutenant des sapeurs-pompiers.
A 7h, les prix furent distribués à la mairie. Les lauréats emportèrent avec satisfaction les jolis lots qu'ils avaient gagnés.
Le soir, la place fut brillamment illuminée par des verres et des ballons multicolores. Un particulier avait placé dans sa cour, parmi les arbres, des lanternes vénitiennes qui produisirent le meilleur effet.
Un orchestre composé de trois excellents musiciens joua un grand nombre de danses : polkas, mazurkas, valses, scottishs, etc. jusqu'à une heure fort avancée de la nuit. Les nombreux danseurs s'en donnèrent à jambes que veux-tu.
La commission qui a contribué au succès de la fête mérite des félicitations particulières pour la manière dont elle s'est acquittée de sa tâche.
L'Eclaireur de l'Est, 22 juillet 1914